Une belle histoire vraie

Publié le par arille

Extrait d'un article de La Dépêche du Midi du 15 janvier 


Un militaire a été jugé par le tribunal correctionnel de Pau pour s'être retrouvé par mégarde dans le lit d'un couple qu'il ne connaissait pas. Après une soirée passablement arrosée avec des camarades de son club de rugby, il entreprend une jeune fille qu'il vient de rencontrer. Elle accepte quelques baisers sur un canapé abandonné dans une cour d'immeuble avant de se sauver en lui promettant de revenir vite. Ne la voyant pas réapparaître, il pénètre dans l'immeuble puis entre dans un appartement ouvert, croyant être chez elle. Il se glisse dans le lit et commence à caresser sa nouvelle amie, qui était en fait une inconnue qui dormait tranquillement avec son compagnon. Lequel, réveillé par les cris de frayeur de la femme, n'hésitant pas à le poursuivre dans la rue en tenue légère mais armé du pistolet à billes de son fils. Croyant avoir affaire à une véritable arme, il  trouve protection auprès de la police. Le procureur a requis contre le pandore égaré une peine d'avertissement. 


Je relève plusieurs bizarreries.

L'expression Après une soirée passablement arrosée surprend. Cela semble être une façon comme il faut de dire qu'ils sont tous bourrés comme des cochons. Pourquoi ne pas dire qu'ils étaient au bord du coma éthylique ? Une recherche sur Internet associe l'expression soirée passablement arrosée au terme quickie qui renvoie à un acte sexuel rapide et sans conséquence. C'est donc cohérent.


Dans la phrase n'hésitant pas à le poursuivre dans la rue en tenue légère mais armé du pistolet à billes de son fils,  l'usage du mais semble suggérer une contradiction entre la poursuite en tenue légère et l'attaque au pistolet à billes. Le journaliste suggère-t-il que le copain voulait rattraper l'homme pour le rassurer sur ses intentions ? D'où la tenue légère, fort aguichante. 


L'expression le pandore égaré est tout aussi étrange. Que vient faire Pandore ici ? Pas la moindre boite ni jarre. Il fallait repérer que le militaire était un ex-gendarme et une recherche sur Wikipédia indique à ma grande surprise, car je ne le savais pas, qu'un gendarme est appelé un pandore dans le langage courant. Je ne dois pas parler le langage courant parce que je l'ignorais. Et je ne trouve pas que les gendarmes soient beaux comme des vierges avec des fleurs et des bijoux partout, sans parler des cheveux.


Enfin, juste pour le plaisir littéraire, goûtons  l'expression quelques baisers sur un canapé abandonné est une merveille car elle suggère qu'il n'y a pas que le canapé qui s'abandonne. 

 

 

Publié dans UNE HISTOIRE VRAIE

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G
<br /> Jolie coincidence, je suis tombée hier soir sur un autre article à ce sujet qui fait visiblement jaser.<br /> http://www.sudouest.fr/2011/01/14/pau-64-le-jeune-homme-en-goguette-s-etait-trompe-de-lit-290083-4344.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20110115-[les_plus_commentes]<br /> Il y aurait sans doute tout autant à s'interroger sur la formulation de certaines phrases, mais là au moins, on est tout de suite fixé sur la gendarminé du monsieur.<br /> <br /> <br />
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