Chères feu éditions Neo

Publié le par arille

J'adorais dans les années 80 tout ce que sortait les éditions Neo (Nouvelles éditions Oswald), tout. A tel point que je m'étais abonnée pour ne rien louper. Je me souviens que cela faisait un petit budget, presque un loyer, mais tous les mois, j'avais quelques dizaines de bouquins extraordinaires. Des Jean Ray, des John Flanders (c'est le même), des Lovecraft, des Hodgson, des Abraham Merritt, des Gustav Meyrink.(dont le magnique Golem), des Jules Verne inconnus et passionnants, bref de la très bonne littérature populaire de policier, fantastique, aventure, science-fiction.... Du bon, du très bon.

Pendant ces vacances, chez mon père, j'ai eu la surprise de retrouver quelques mètres linéaires de ces bijoux. J'ai repris, émue, le magnifique Silence de la Terre, de C.S. Lewis. J'étais perplexe ; allais-je autant l'apprécier que la première fois ? Je doutais. J'avais tort. Dès la première phrase je me suis retrouvée embarquée, déjà amoureuse du héros et prise d'un grand désir d'aventure... Il fallait que je lise d'une traite, malgré les pages qui se décollaient. Cela ne m'a pas suffit. Comme les deux autres livres de la trilogie manquaient, il m'a fallu en pleine nuit les commander sur internet et me les faire livrer au plus vite. Quelle merveilleuse surprise à mon retour de vacances (et quel charmante consolation) que de voir un paquet parfait (presque étanche!) contenant le 2 et le 3, Perelandra et Cette hideuse puissance. Toutes ces années Ransom, le héros de la trilogie, m'a un peu accompagnée. Je me suis toujours demandé pourquoi Lewis n'avait pas eu la même renommée que Lovecraft ou Jean Ray. Et bien vous savez quoi ? Le monde de Narnia, c'est d'après ce Lewis !

On peut bien sûr se refaire une collection de ces trésors en piochant chez divers éditeurs, qui de science-fiction, qui de policiers, qui d'aventure... Mais l'unité de la collection Néo n'est plus là, avec son format plus grand qu'un livre de poche, son papier glacé et surtout son illustration à la fois kitch et toujours déchirante de l'illustrateur unique Jean-Michel Nicollet sur un fond noir évidemment, la couverture et la quatrième ainsi que la tranche ne pouvaient qu'être noires. Noir comme les cauchemars et comme le café, noir comme l'espace et l'abîme, noir comme l'âme perdue des hommes.

Publié dans culture et confiture

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