De Mostaganem, Algérie

Publié le par arille

Je suis allée porter des cerises chez une amie qui, comme moi, est née à Mostaganem (qui se traduit par le port aux moutons). Elle revenait de Mostaganem car sa mère était tombée. Heureusement, la vieille dame se portait comme un charme.

Mon amie a commencé par m'offrir un café. Elle se souvenait que je l'aime noir et sans sucre. Puis elle m'a raconté que cela allait mieux à Mostaganem. On pouvait y aller, on pouvait se promener. Les femmes ne sont plus voilées. Je pensais à la banlieue sud de Toulouse où j'ai ressenti une étrange impression en voyant des petites filles de moins de dix ans avec le foulard. Certaines n'avaient que cinq ou six ans. C'est fini maintenant le voile, et tu sais ça fait peur le voile !  On ne sait pas si c'est une fille ou un homme ! Je me demandais en quoi c'était si effrayant de ne pas voir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme ? Mon amie m'expliqua que des hommes déguisés en femmes s'introduisaient dans les maisons sous le prétexte de vendre des babioles pour assassiner tous les membres de la famille ou parfois, seulement les bébés pour punir les parents.

Mon amie pense que le Coran est réécrit à présent d'une autre façon. Une femme voilée a été invité à boire un thé chez sa soeur. Celle-ci voulait lui faire offrir un parfum qu'on lui avait donné. Non, c'est interdit par le Coran!  S'est exclamée la femme. Mon amie qui était là a protesté : il n'y a rien d'interdit, rien n'est dit sur les parfums ! Et fine mouche, elle a ajouté ; et si quelqu'un meurt chez vous ? Vous ne le parfumez pas ? Vous le laissez comme ça ? Mon mari a ramené un Coran de la Mecque, alors je le connais le Coran, a insisté mon amie. Et rien sur les parfums.

Puis mon amie a parlé des voisins de son frère qui avaient tous été assassinés. D'une famille dont le bébé de six mois avait été décapité sous les yeux des parents. Mais cela va mieux maintenant, répétait-elle comme pour s'en convaincre. Si on voit des barbus habillés comme des clowns, on les brûle ! On brûle quoi, j'ai demandé, la barbe ou le mec ? La barbe, a ri mon amie, et peut-être le mec si la barbe brûle trop vite ! Plus de barbus et plus de voiles, ça va mieux je t'assure ! Si tu vois les filles, maquillées, habillées comme toi ! Vraiment, tu peux venir !

Moi, je ne savais plus quoi penser.

Publié dans vagabondage

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