Schopenhauer parle des femmes

Publié le par isabelle Moulis

J’aime lire Schopenhauer. Il a écrit un essai sur les femmes fascinant. Absorbée par cette lecture je fis d’ailleurs le chemin dans la mauvaise direction sur plusieurs stations de métro…

 

« ...Il est évident que la femme par nature est destinée à obéir… 
...Le mariage est un piège que la nature nous tend… Les femmes sont le sexus sequior, le sexe second à tous égards, fait pour se tenir à l’écart et au second plan…

...Il suffit d’observer par exemple ce qui occupe et attire leur attention dans un concert, à l’opéra ou à la comédie, de remarquer le sans-façon avec lequel, aux plus beaux endroits des plus grands chefs-d’œuvre, elles continuent leur caquetage…

...Il a fallu que l’intelligence de l’homme fût obscurcie par l’amour pour qu’il ait appelé beau ce sexe de petite taille, aux épaules étroites, aux larges hanches et aux jambes courtes ; toute sa beauté réside en effet dans l’instinct de l’amour. Au lieu de le nommer beau, il eût été plus juste de l’appeler l’inesthétique...»

 

J’aime lire Schopenhauer. Il écrit divinement. Cet essai sur les femmes me fascine. Les femmes sont très souvent associées, sous sa plume, à des animaux. Notre défense n’est ni les cornes comme pour le taureau ou l’encre comme pour la seiche. Notre défense est la dissimulation. C’est pourquoi l’homme doit à son tour recourir au mensonge. Nous l’y contraignons.

Schopenhauer parle aussi remarquablement des pauvres créatures et des misérables prostituées. Il s’agit des femmes qui n’ont pas pu se marier. Aussi est-il pour la polygamie qui permettrait de protéger plus de femmes. Car il reconnaît l’utilité (au singulier) des femmes. « L’homme au fond n’exige de la femme qu’une seule chose.» Mais  c'est quand Schopi parle de la faiblesse des hommes pour les jeunes filles qu'il est le plus émouvant : « … la vierge, qui marche dans sa grâce comme dans une aurore, revêtue d’une beauté qui fait murmurer entre eux les vieillards comme des cigales et tomber à genoux tout ce qui porte un cœur d’homme. » 

 

Comme je lisais à mes collègues quelques unes de ses citations sur les femmes, l’une d’elle s’est exclamée « mais il est homosexuel ou quoi ? » Moi je pensais plutôt l’inverse. Et quand il dit je hais les femmes, on sent une passion violente. Ce pessimiste qui influencera Emil Cioran (de l’inconvénient d’être né), en veut surtout aux femmes de préférer la vie et d’y entraîner les hommes. C’est un bel hommage, comme ce grand compliment involontaire : « Comme les femmes sont uniquement créées pour la propagation de l’espèce et que toute leur vocation se concentre en ce point, elles vivent plus pour l’espèce que pour les individus, et prennent plus  à cœur les intérêts de l’espèce que les intérêts des individus. »

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