Mon chien m'offre le ciel
Tous les matins, je vais promener mon chien. Il bondit dans l'espace d'un terrain vague tout près de la maison. Il est à l'affût, il farfouille dans tous les buissons. Pendant ce temps, je lève la tête, au cas où je verrais une étoile filante. Je regarde la lune, les étoiles. Et lorsque la lune est en croissant, je ne la vois pas en croissant comme quand j'étais petite mais je la vois pleine, juste éclairée en partie. C'est peut-être cela, être adulte, ne plus voir le croissant de lune mais la lune pleine, éclairée en croissant.
Les levers de soleil sont à moi et à mon chien. Les graminées sont à moi et à mon chien. Les fenouils sauvages sont à moi et à mon chien. La terre, l'herbe, les feuilles des arbustes rouges sang, les cailloux sont à moi et à mon chien. L'espace pour bondir et courir et trotter est à moi et à mon chien. Le temps que je passe entre l'entrée du terrain vague et à nouveau l'entrée, devenue la sortie, que je repasse, est à moi et à mon chien. Le creux de. terrain où coulait une source est à moi et à mon chien. Tous les oiseaux et tous les chats du terrain vague sont à moi et à mon chien.
Parfois mon chien trouve un os ; joie ! Parfois, il enterre un morceau de pain. Souvent, il salue les autres chiens. Il les salue en bondissant sur eux. Je me contente de dire quelques mots aux propriétaires. Ils traversent, ce sont des passants. Moi et mon chien, nous méditons un peu. Lui en faisant semblant de s'en ficher, moi en ayant l'air de chercher une idée. Le ciel nous attend tous les matins au même endroit.