Mouche-toi, Macbeth !

Publié le par arille

 

Nous sommes allés voir la pièce de théâtre Macbeth en famille, avec ma mère. Ma mère est une ancienne institrice de la vieille école, où l'on disait ce qui est bien, ce qui est mal, où l'on ne tournait pas autour du pot. On ne craignait pas de traumatiser l'enfant qui n'était pas là pour s'amuser.

 

Et puis on devait avoir de la tenue, se retenir de faire pipi et tout ça. Et quand on avait de la morve au nez, on devait se moucher. La chandelle au nez valait une bonne fessée.

 

Donc nous nous asseyons. J'avais choisi les places, si bien que nous étions au premier rang. J'aime voir de près, sinon autant aller au cinéma. La pièce commence. C'est une merveille dès le début. Une atmosphère prenante, des personnes si possédées qu'on doit se rappeler qu'il s'agit d'acteurs. Le tout est incarné, aucun temps mort et les acteurs ont un jeu physique, émouvant. Ils se donnent vraiment sans en rajouter. Aucun cabotinage. Du grand.

 

A un moment, Macbeth, défait, pleure et geint, à genoux. L'acteur y est. La morve lui coule du nez. Il n'a pas peur de nous offrir ce cadeau, il n'essaie pas, discrètement, d'essuyer de la manche au moins ce que sans doute ferait normalement l'homme cultivé derrière Macbeth, l'acteur. Ma mère trépigne. Elle cherche presque un kleenex à lui jeter sur la scène qui est à quelques centimètres de nous. Elle se retient de lui dire "Mouche-toi, voyons, macbeth !".  

Publié dans culture et confiture

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J
Qui se sent morveux se mouche.
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