La communauté des possesseurs de chien
J'étais dans la confusion des sentiments la plus totale. Je devais me séparer du joli chien apparu dans mon jardin. Mais aucune affichette ne mentionnait sa perte. Aucune coiffeuse n'avait entendu parler de dames éplorées cherchant leur toutou. Quant à la vieille dame dans son jardin qui cherchait désespérément son Pitou, après l'avoir interrogée, j'apprenais qu'il s'agissait d'un petit chat gris.
J'ai commencé à entrevoir à quoi ressemblait la communauté des possesseurs de chien. Plus ronds que les compagnons des chats, plus causants, plus promeneurs, plus plaisantins. Et surtout, ce chien malgré toutes ses bêtises, j'ai commencé à l'aimer. J'avais rencontré dans un joli parc une famille idéale pour ce chien. Ils m'avaient donné leur numéro de téléphone que j'avais soigneusement rangé dans mon sac pour l'égarer involontairement puis le retrouver alors que dans mon indécision je penchais pour garder le chien. Je pensais très bizarrement que le corps élastique du chien me manquerait terriblement si je devais m'en séparer. Alors j'ai voulu en profiter avant de l'abandonner. Je suis rentrée plus tôt du travail, je suis partie plus tard. Faisant cela, j'ai eu encore moins envie de m'en séparer. Jusqu'à ce que l'idée de le garder tout à fait...
Je l'ai emmené faire du vélo dans mon panier, je l'ai emmené courir, je lui ai jeté des chaussettes et offert des éponges pour qu'il les déchiquète. J'ai essayé de le dissuader de manger des crottes de chat et de pisser par terre. J'ai écouté mes amis avisés. Le chien était envoyé par feu mon chat pour me consoler. C'était le destin en truffe. Le chien était jeune, il allait se calmer. J'ai appris des mots courts et des autorités justes. Assis, viens, manger, promener, stop. Islande Pitch ne s'est, elle, pas posé de question. Elle a toujours su qu'elle resterait. En cela les chiens sont super forts.